Allocution du pape François avant l’Angelus
Chers frères et sœurs, bonjour !
En ce premier dimanche après Noël, la liturgie nous invite à célébrer la fête de la Sainte Famille de Nazareth. De fait, chaque crèche nous montre Jésus avec la Madone et saint Joseph, dans la grotte de Bethléem. Dieu a voulu naître dans une famille humaine, il a voulu avoir une mère et un père, comme nous !
Et aujourd’hui l’Evangile nous présente la Sainte Famille sur le chemin douloureux de l’exil, à la recherche d’un refuge en Egypte. Joseph, Marie et Jésus font l’expérience de la situation dramatique des réfugiés, marquée par la peur, l’incertitude, les désagréments (cf. Mt 2,13-15.19-23). Hélas, de nos jours, des millions de familles peuvent se reconnaître dans cette triste réalité. La télévision et les journaux donnent presque chaque jour des nouvelles de réfugiés qui fuient la faim, la guerre, d’autres graves dangers, à la recherche de la sécurité, et d’une vie digne pour eux et pour leurs familles.
Même lorsqu’ils trouvent du travail, dans des terres lointaines, les immigrés et les réfugiés ne trouvent pas toujours un vrai accueil, le respect, et les valeurs dont ils sont porteurs ne sont pas appréciées. Leurs attentes légitimes se heurtent à des situations complexes et les difficultés qui semblent parfois insurmontables.
C’est pourquoi, en tournant notre regard vers la Sainte Famille de Nazareth, au moment où elle est contrainte à devenir réfugiée, pensons au drame de ces migrants et de ces réfugiés qui sont victimes du rejet et de l’exploitation, qui sont victimes de la traite des personnes et du travail forcé.
Mais pensons aussi aux autres « exilés », je les appellerais les « exilés cachés », ces exilés qui peuvent se trouver à l’intérieur même des familles : les personnes âgées, par exemple, qui sont parfois traitées comme des présences encombrantes. Je pense souvent qu’un signe pour savoir comment une famille se porte est la façon dont on y traite les enfants et les personnes âgées.
Jésus a voulu appartenir à une famille qui ait fait l’expérience de ces difficultés, afin que personne ne se sente exclu de la proximité amoureuse de Dieu. La fuite en Egypte à cause des menaces d’Hérode nous montre que Dieu est là où l’homme est en danger, là où l’homme souffre, là où il s’enfuit, là où il fait l’expérience du rejet et de l’abandon. Mais Dieu est aussi là où l’homme rêve, espère rentrer dans sa patrie en toute liberté, fait des projets et fait des choix pour sa vie et sa dignité, la sienne et celle de sa famille.
Aujourd’hui, notre regard sur la Sainte Famille se laisse aussi attirer par la simplicité de la vie qu’elle a menée à Nazareth.
C’est un exemple qui fait tellement de bien à nos familles, les aide à devenir toujours plus une communauté d’amour et de réconciliation, où l’on fait l’expérience de la tendresse, de l’aide mutuelle, du pardon réciproque.
Rappelons les trois mots-clefs pour vivre dans la paix et dans la joie en famille : s’il te plaît, merci, pardon. Quand, dans une famille, on n’est pas intrusif et que l’on demande « s’il te plaît », quand, dans une famille, on n’est pas égoïste et que l’on apprend à dire « merci », et quand, dans une famille, quelqu’un s’aperçoit qu’il a fait quelque chose de mal et sait demander « pardon », dans cette famille il y a la paix et la joie. Souvenons-nous de ces trois mots. Mais on peut les répéter tous ensemble : s’il te plaît, merci, pardon. Tous : « s’il te plaît, merci, pardon » !
Je voudrais aussi encourager les familles à prendre conscience de l’importance qu’elles ont dans l’Eglise et dans la société. De fait, l’annonce de l’Evangile passe avant tout par les familles, pour ensuite atteindre différents milieux de la vie quotidienne.
Invoquons avec ferveur Marie la très sainte, la Mère de Jésus et notre Mère, et saint Joseph, son époux. Demandons-leur d’éclairer, de réconforter, de guider chaque famille du monde pour qu’elle puisse accomplir avec dignité et sérénité la mission que Dieu lui a confiée.
Allocution et prière du pape après l’Angelus
Chers frères et sœurs,
Le prochain consistoire et le prochain synode des évêques aborderont le thème de la famille, et la phase de préparation a déjà commencé il y a un moment. C’est pourquoi aujourd’hui, en la fête de la Sainte Famille, je désire confier à Jésus, Marie et Joseph ce travail synodal en priant pour les familles du monde entier. Je vous invite à vous unir à moi spirituellement dans cette prière que je fais maintenant :
Jésus, Marie et Joseph
en vous nous contemplons
la splendeur de l’amour véritable,
à vous nous nous adressons avec confiance.
Sainte Famille de Nazareth,
fais aussi de nos familles
des lieux de communion et des cénacles de prière,
des écoles authentiques de l’Évangile
et des petites Églises domestiques.
Sainte Famille de Nazareth,
que jamais plus dans les familles on ne fasse l’expérience
de la violence, de la fermeture et de la division :
que quiconque a été blessé ou scandalisé
connaisse rapidement consolation et guérison.
Sainte Famille de Nazareth,
que le prochain Synode des Évêques
puisse réveiller en tous la conscience
du caractère sacré et inviolable de la famille,
de sa beauté dans le projet de Dieu.
Jésus, Marie et Joseph
écoutez-nous, exaucez notre prière. Amen.
Je salue spécialement les fidèles qui sont en liaison avec nous de Nazareth, en la basilique de l’Annonciation, où s’est rendu le secrétaire général du synode des évêques, de Barcelone, en la basilique de la Sagrada Familia, où s’est rendu le président du Conseil pontifical pour la famille, de Lorette, en la basilique du sanctuaire de la Sainte Maison.
Et je salue aussi ceux qui sont rassemblés dans différentes régions du monde pour d’autres célébrations dont les familles sont les protagonistes, comme celle de Madrid.
Je salue enfin avec affection tous les pèlerins ici présents, spécialement les familles ! Je sais qu’il y a celles de la communauté roumaine de Rome.
Je salue les jeunes du Mouvement des Focolari, venus de différents pays, et tous les autres jeunes, dont les groupes des diocèses de Milan, Côme, Lodi, Padoue, Vicence, et Concordia-Pordenone.
Je salue les adolescents de Curno et Calcinate et leurs catéchistes ; les fidèles de Salcedo, Carzago Riviera, San Giovanni in Persiceto et Modica.
Je vous souhaite à tous une belle fête de la Sainte Famille, un beau et bon dimanche, et un bon déjeuner. Au revoir !
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