Discours du Pape François aux prêtres du diocèse de Rome.
Lorsque, avec le cardinal-vicaire, nous avons pensé à cette rencontre, je lui ai dit que je pouvais faire pour vous une méditation sur le thème de la miséricorde. Au début du Carême, réfléchir ensemble en tant que prêtres, sur la miséricorde, nous fera du bien. Nous en avons tous besoin. Et les fidèles aussi, parce que, comme pasteurs, nous devons donner beaucoup de miséricorde, beaucoup !
Le passage de l’Évangile de Matthieu que nous avons écouté nous fait tourner le regard vers Jésus qui marche à travers les villes et les villages. Et cela est curieux. Quel est le lieu où Jésus se trouvait le plus souvent, où l’on pouvait le trouver le plus facilement ? Sur les routes. Il aurait pu passer pour un sans-abri, parce qu’il était toujours sur la route. La vie de Jésus était sur la route. Il nous invite surtout à saisir la profondeur de son cœur, ce qu’il ressent pour les foules, pour les gens qu’il rencontre : cette attitude intérieure de « compassion », en voyant les foules il en eut compassion. Parce qu’il voit les personnes « fatiguées et épuisées, comme des brebis sans berger ». Nous avons entendu si souvent ces paroles qu’elles n’entrent peut-être pas avec force. Mais elles sont fortes ! Un peu comme de nombreuses personnes que vous rencontrez aujourd’hui dans les rues de vos quartiers… Et puis l’horizon s’élargit et nous voyons que ces villes et ces villages sont non seulement Rome et l’Italie, mais le monde… et ces foules épuisées sont les populations de tant de pays qui souffrent des situations encore plus difficiles…
Alors, nous comprenons que nous ne sommes pas ici pour faire un bel exercice spirituel au début du Carême, mais pour écouter la voix de l’Esprit qui parle à toute l’Église de notre temps, qui est précisément le temps de la miséricorde. Cela, j’en suis sûr. Ce n’est pas seulement le Carême ; nous vivons dans un temps de miséricorde, depuis au moins trente ans, jusqu’à aujourd’hui.
Dans toute l’Église, c’est le temps de la miséricorde.
Cela a été une intuition du bienheureux Jean-Paul II. Il a eu le « flair » de sentir que nous sommes dans le temps de la miséricorde. Pensons à la béatification et à la canonisation de sœur Faustine Kowalska ; ensuite, il a introduit la fête de la Divine miséricorde. Il a avancé peu à peu, et il a continué d’avancer dans ce sens.
Dans son homélie pour la canonisation, qui eut lieu en l’an 2000, Jean-Paul II a souligné que le message de Jésus Christ à sœur Faustine se situe dans le temps entre les deux guerres mondiales, et qu’il est profondément lié à l’histoire du vingtième siècle. Et en regardant l’avenir, il disait : « Que nous apporteront les années qui s’ouvrent à nous ? Quel sera l’avenir de l’homme sur la terre ? Nous ne pouvons pas le savoir. Il est toutefois certain qu’à côté de nouveaux progrès ne manqueront pas, malheureusement, les expériences douloureuses. Mais la lumière de la miséricorde divine, que le Seigneur a presque voulu remettre au monde à travers le charisme de sœur Faustine, illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire ». C’est clair. Cela était explicite, en 2000, mais c’est quelque chose qui mûrissait depuis longtemps dans son cœur. Dans sa prière, il a eu cette intuition.
Aujourd’hui, nous oublions tout trop vite, même le magistère de l’Église ! C’est en partie inévitable, mais les grands contenus, les grandes intuitions et les consignes laissées au peuple de Dieu, nous ne pouvons pas les oublier. Et celle de la miséricorde divine en fait partie. C’est une consigne qu’il nous a laissée, mais qui vient d’en-haut. C’est à nous, en tant que ministres de l’Église, de garder ce message vivant, surtout dans la prédication et dans les gestes, dans les signes, dans les choix pastoraux, par exemple, le choix de redonner la priorité au sacrement de la Réconciliation, et dans le même temps, aux œuvres de miséricorde. Réconcilier, faire la paix à travers le sacrement et aussi par les paroles et par les œuvres de miséricorde.
Que signifie la miséricorde pour les prêtres ?
Il me vient à l’esprit que certains d’entre vous m’ont téléphoné, m’ont écrit une lettre, et ensuite j’ai parlé au téléphone… « Mais, Père, pourquoi en voulez-vous aux prêtres ? ». Parce qu’ils disaient que je malmène les prêtres. Je ne veux pas malmener ici…
Demandons-nous ce que signifie la miséricorde pour un prêtre, permettez-moi de dire pour nous, prêtres. Pour nous, pour nous tous ! Les prêtres s’émeuvent devant les brebis, comme Jésus lorsqu’il voyait les gens fatigués et épuisés comme des brebis sans berger. Jésus a les « entrailles » de Dieu, Isaïe en parle beaucoup : il est plein de tendresse pour les personnes, surtout pour celles qui sont exclues, c’est-à-dire pour les pécheurs, pour les malades dont personne ne s’occupe… Ainsi, à l’image du Bon Pasteur, le prêtre est un homme de miséricorde et de compassion, proche de son peuple et serviteur de tous. C’est un critère pastoral que je voudrais vraiment souligner : la proximité. La proximité et le service, mais la proximité, être proche !... Quiconque est blessé dans sa vie, de quelque façon que ce soit, peut trouver chez lui attention et écoute… En particulier, le prêtre manifeste des entrailles de miséricorde lorsqu’il administre le sacrement de la Réconciliation ; il le manifeste dans tout son comportement, dans sa manière d’accueillir, de conseiller, de donner l’absolution… Mais cela vient de la manière dont lui-même vit le sacrement en personne, de la manière dont il se laisse embrasser par Dieu le Père dans la confession et dont il reste dans ses bras… Si l’on vit cela en soi-même, dans son cœur, on peut le donner aux autres dans le ministère. Et je vous pose cette question : Comment est-ce que je me confesse ? Est-ce que je me laisse embrasser ? Il me vient à l’esprit un grand prêtre de Buenos Aires, il est plus jeune que moi, il doit avoir 72 ans… Un jour, il est venu me voir. C’est un grand confesseur : il y a toujours la queue pour le voir... Les prêtres, la majorité, vont le voir pour se confesser... C’est un grand confesseur. Et un jour, il est venu me voir : « Mais, Père… », « Dis-moi », « J’ai des scrupules, parce que je sais que je pardonne trop ! »; « Prie… si tu pardonnes trop… ». Et nous avons parlé de la miséricorde. À un moment, il m’a dit : « Tu sais, quand je sens que ce scrupule est trop fort, je vais dans la chapelle, devant le tabernacle, et je Lui dis : “Excuse-moi, mais c’est de ta faute, parce que tu m’as donné le mauvais exemple !” Et je repars tranquille… ». C’est une belle prière de miséricorde ! Si dans la Confession, l’on vit cela pour soi, dans son cœur, on peut aussi le donner aux autres.
Le prêtre est appelé à apprendre cela, à avoir un cœur qui s’émeut. Les prêtres — je me permets ce terme — « aseptisés », ceux « de laboratoire », tout propres, tout beaux, n’aident pas l’Église. L’Église d’aujourd’hui, nous pouvons l’imaginer comme un « hôpital de campagne ». Excusez-moi, je répète cela parce que je le vois comme cela, je le sens comme cela : un « hôpital de campagne ». Il faut soigner les blessures, tant de blessures ! Tant de blessures ! Il y a tant de personnes blessées par les problèmes matériels, par les scandales, même dans l’Église… Des personnes blessées par les illusions du monde… Nous, les prêtres, nous devons être là, auprès de ces personnes. La miséricorde signifie avant tout soigner les blessures. Quand quelqu’un est blessé, il a immédiatement besoin de cela, non pas d’analyses, comme le taux de cholestérol, de glycémie… Mais il y a la blessure, soigne la blessure, et après on verra les analyses. Après, on donnera les soins spécialisés, mais d’abord, il faut soigner les blessures ouvertes. Pour moi, en ce moment, c’est cela le plus important. Et il existe aussi des blessures cachées, parce qu’il y a des personnes qui s’éloignent pour ne pas montrer leurs blessures… Il me vient à l’esprit l’habitude, pour la loi mosaïque, des lépreux au temps de Jésus, qui étaient toujours éloignés, pour ne pas contaminer… Il y a des personnes qui s’éloignent par honte, parce qu’elles ont honte qu’on voie leurs blessures… Et elles s’éloignent peut-être un peu en regardant de travers, contre l’Église, mais au fond, à l’intérieur, il y a la blessure… Elles veulent une caresse ! Et vous, chers confrères — je vous le demande — connaissez-vous les blessures de vos paroissiens ? Est-ce que vous les devinez ? Est-ce que vous êtes proches d’eux ? C’est la seule question…
La miséricorde ne signifie ni indulgence, ni rigidité.
Revenons au sacrement de la réconciliation. Il nous arrive souvent, à nous prêtres, d’entendre l’expérience de nos fidèles qui nous racontent avoir rencontré, dans la confession, un prêtre très « strict » ou au contraire très « large », rigoriste ou laxiste. Et cela ne va pas. Il est normal qu’il y ait des différences de style entre les confesseurs, mais ces différences ne peuvent pas concerner la substance, c’est-à-dire la saine doctrine morale et la miséricorde. Ni le laxiste ni le rigoriste, ne rendent témoignage de Jésus Christ, parce que ni l’un ni l’autre ne prend sur lui la personne qu’il rencontre. Le rigoriste se lave les mains : en effet, il la cloue à la loi, entendue de manière froide et rigide ; le laxiste, lui, se lave les mains : il n’est miséricordieux qu’en apparence, mais en réalité, il ne prend pas au sérieux le problème de cette conscience, en minimisant le péché. La véritable miséricorde prend sur elle la personne, l’écoute attentivement, s’approche avec respect et vérité de la situation, et l’accompagne sur le chemin de la réconciliation. Et cela est fatigant, oui, bien sûr. Le prêtre vraiment miséricordieux se comporte comme le Bon Samaritain… mais pourquoi le fait-il ? Parce que son cœur est capable de compassion, c’est le cœur du Christ !
Nous savons bien que ni le laxisme ni le rigorisme ne font croître la sainteté. Peut-être que certains rigoristes semblent saints, saints… Mais pensez à Pélage et ensuite nous en reparlerons… Ni le laxisme, ni le rigorisme ne sanctifient le prêtre, et ils ne sanctifient pas le fidèle ! La miséricorde, en revanche, accompagne le chemin de la sainteté, l’accompagne et la fait croître... Trop de travail pour un curé ? C’est vrai, trop de travail! Et de quelle manière accompagne-t-il et fait-il croître le chemin de la sainteté ? À travers la souffrance pastorale, qui est une forme de la miséricorde. Que signifie souffrance pastorale ? Cela veut dire souffrir pour et avec les personnes. Et cela n’est pas facile ! Souffrir comme un père et une mère souffrent pour leurs enfants ; je me permets de dire, avec angoisse aussi…
Pour m’expliquer, je vais vous poser quelques questions à vous aussi, qui m’aident lorsqu’un prêtre vient me voir. Elles m’aident aussi lorsque je suis seul devant le Seigneur !
Dis-moi : Est-ce que tu pleures ? Ou bien avons-nous perdu nos larmes ? Je me souviens que dans les anciens missels, ceux d’autrefois, il y a une très belle prière pour demander le don des larmes. La prière commençait ainsi : « Seigneur, tu as donné à Moïse le mandat de frapper la pierre pour que sorte l’eau, frappe la pierre de mon cœur pour que les larmes… » : la prière disait plus ou moins cela. Elle était très belle. Mais combien d’entre nous pleurent devant la souffrance d’un enfant, devant la destruction d’une famille, devant tant de personnes qui ne trouvent pas le chemin ?... Les larmes du prêtre… Est-ce que tu pleures ? Ou bien avons-nous perdu nos larmes dans ce presbyterium ? Est-ce que tu pleures pour ton peuple ? Dis-moi, est-ce que tu prononces la prière d’intercession devant le tabernacle ?
Est-ce que tu luttes avec le Seigneur pour ton peuple, comme Abraham a lutté ? « Et s’il y en avait moins ? Peut-être n’y en aura-t-il que 25 ? Peut-être n’y en aura-t-il que 20 ?... » (cf. Gn 18, 22-33). Cette courageuse prière d’intercession… Nous parlons de parresia, de courage apostolique, et nous pensons aux programmes pastoraux, c’est bien, mais cette parresia est nécessaire également dans la prière. Est-ce que tu luttes avec le Seigneur ? Est-ce que tu discutes avec le Seigneur comme l’a fait Moïse ? Quand le Seigneur en avait assez, quand il était fatigué de son peuple et qu’il lui a dit : « Sois tranquille… je les détruirai tous et je te ferai chef d’un autre peuple ». « Non, non ! Si tu détruis le peuple, détruis-moi aussi ! » Mais eux, ils avaient du courage ! Et je vous pose la question : Est-ce que nous avons le courage de lutter avec Dieu pour notre peuple ?
Une autre question que je pose : le soir, comment est-ce que tu conclus ta journée ? Avec le Seigneur ou avec la télévision ? Quel est ton rapport avec ceux qui aident à être plus miséricordieux ? C’est-à-dire, quel est ton rapport avec les enfants, avec les personnes âgées, avec les malades ? Est-ce que tu sais leur donner une caresse, ou est-ce que tu as honte de donner une caresse à une personne âgée ?
N’aie pas honte de la chair de ton frère (cf. Reflexiones en esperanza, ch. i). À la fin, nous serons jugés sur la façon dont nous aurons su nous approcher de « toute chair » — c’est Isaïe qui le dit. N’aie pas honte de la chair de ton frère. « Nous faire proches » : la proximité, se faire proche de la chair de son frère. Le prêtre et le lévite qui passèrent avant le Bon Samaritain n’ont pas su s’approcher de cette personne malmenée par les bandits. Leur cœur était fermé. Peut-être le prêtre a-t-il regardé sa montre et a-t-il dit : « Il faut que j’aille à la messe, je ne peux pas arriver en retard à la messe » et il est parti. Justifications ! Combien de fois trouvons-nous des justifications pour contourner le problème, la personne. L’autre, le lévite, ou le docteur de la loi, l’avocat, a dit : « Non, je ne peux pas parce que si je fais ça, demain, je devrai aller témoigner, je vais perdre du temps… ». Les excuses !... Ils avaient le cœur fermé. Mais le cœur fermé se justifie toujours de ce qu’il ne fait pas. Au contraire, ce Samaritain ouvre son cœur, se laisse émouvoir dans ses entrailles et ce mouvement intérieur se traduit en action pratique, dans une intervention concrète et efficace pour aider cette personne. À la fin des temps, ne sera admis à contempler la chair crucifiée du Christ que celui qui n’aura pas eu honte de la chair de son frère blessé et exclu. Je vous confesse, cela me fait du bien, parfois, de lire la liste sur laquelle je serai jugé, cela me fait du bien : c’est dans Matthieu 25.
Ce sont ces choses qui me sont venues à l’esprit, pour les partager avec vous. Elles sont un peu spontanées, comme elles me sont venues… [Le cardinal Vallini : « Un bel examen de conscience »]. Cela nous fera du bien. [applaudissements].
À Buenos Aires — je parle d’un autre prêtre — il y avait un confesseur célèbre : c’était un prêtre du Saint-Sacrement. Presque tout le clergé se confessait à lui. Quand, l’une des deux fois où il est venu, Jean-Paul II a demandé un confesseur à la nonciature, c’est lui qui y est allé. Il est âgé, très âgé… Il a été provincial de son Ordre, professeur... mais toujours confesseur, toujours. Et il y avait toujours la queue, dans l’église du Saint-Sacrement. À cette époque, j’étais vicaire général et j’habitais à la curie et tous les matins, tôt, je descendais au fax pour voir s’il y avait quelque chose. Et le matin de Pâques, j’ai lu un fax du supérieur de la communauté: « Hier, une demi-heure avant la Veillée pascale, le père Aristi est mort, à 94 — ou était-ce 96 ? — ans. Les funérailles seront célébrées tel jour… » Et le matin de Pâques, je devais aller déjeuner avec les prêtres de la maison de retraite — je le faisais en général à Pâques — et puis — je me suis dit — après le repas, j’irai à l’église. C’était une grande église, très grande, avec une très belle crypte. Je suis descendu dans la crypte et il y avait le cercueil, et seulement deux petites vieilles qui priaient là, mais pas de fleurs. J’ai pensé : mais cet homme, qui a pardonné les péchés de tout le clergé de Buenos Aires, et les miens aussi, même pas une fleur… Je suis remonté et je suis allé chez un fleuriste — parce qu’à Buenos Aires, aux croisements des rues, il y a des fleuristes, dans les rues où il y a du monde — et j’ai acheté des fleurs, des roses… Et je suis revenu et j’ai commencé à bien arranger le cercueil avec les fleurs… Et j’ai regardé le chapelet qu’il avait entre ses mains… Et aussitôt il m’est venu à l’esprit — ce voleur qui est en chacun de nous, non ? — et pendant que j’arrangeais les fleurs, j’ai pris la croix du chapelet et, en forçant un peu, je l’ai détachée. Et à ce moment, je l’ai regardé et j’ai dit : « Donne-moi la moitié de ta miséricorde ». J’ai senti quelque chose de fort qui m’a donné le courage de faire cela et de faire cette prière ! Et puis, cette croix, je l’ai mise ici, dans ma poche. Les soutanes du Pape n’ont pas de poches, mais je porte toujours sur moi une petite pochette en tissu et depuis ce jour-là, jusqu’à aujourd’hui, cette croix est avec moi. Et lorsqu’il me vient une pensée mauvaise contre quelqu’un, ma main se pose toujours ici. Et je sens la grâce ! Je sens que cela me fait du bien. Que de bienfait l’exemple d’un prêtre miséricordieux, d’un prêtre qui s’approche des blessures…
Si vous réfléchissez, vous en avez sûrement connus beaucoup, beaucoup, parce que les prêtres d’Italie sont bons ! Ils sont bons. Je crois que si l’Italie est encore si forte, ce n’est pas tant à cause de nous, les évêques, mais grâce aux curés, aux prêtres ! C’est vrai, c’est vrai ! Ce n’est pas pour vous encenser et vous réconforter, c’est ce que je pense.
La miséricorde. Pensez à tous les prêtres qui sont au ciel et demandez cette grâce ! Qu’ils vous donnent cette miséricorde qu’ils ont eue avec leurs fidèles. Et cela fait du bien.
Merci beaucoup de m’avoir écouté et d’être venus ici.
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