Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
Au centre de la Liturgie de ce dimanche nous trouvons une des vérités les plus réconfortantes : la divine Providence. Le prophète Isaïe la présente avec l’image de l’amour maternel plein de tendresse, et il dit ainsi : « Est-ce qu'une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l'oublier, moi, je ne t'oublierai pas. » (49,15). Comme cela est beau ! Dieu ne nous oublie pas, il n’oublie personne d’entre nous ! Il n’oublie personne d’entre nous, ni son nom, ni son prénom. Il nous aime et ne nous oublie pas. Quelle belle perspective… cette invitation à la confiance en Dieu trouve un parallèle dans l’extrait de l’Evangile de Matthieu : « Regardez les oiseaux du ciel – dit Jésus –: ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit… Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux. » (Mt 6,26.28-29).
Mais en pensant à toutes les personnes qui vivent dans des conditions précaires, ou carrément dans une misère qui offense leur dignité, ces paroles de Jésus pourraient sembler abstraites, sinon trompeuses. Mais en réalité elles sont plus que jamais actuelles ! Elles nous rappellent qu’on ne peut servir deux maîtres : Dieu et la richesse. Tant que chacun cherchera à accumuler pour soi, il n’y aura jamais de justice. Nous devons bien entendre ceci. Tant que chacun cherchera à accumuler pour soi, il n’y aura jamais de justice. Si au contraire, en se confiant à la Providence de Dieu, nous cherchons ensemble son Royaume, alors personne ne manquera du nécessaire pour vivre dignement.
Un coeur occupé par la soif de posséder est un coeur plein de cette soif de posséder, mais vide de Dieu. C’est pour cela que Jésus a averti plusieurs fois les riches, car pour eux le risque de remettre leur sécurité dans les biens de ce monde est grand. Or la sécurité, la sécurité définitive, est en Dieu. Dans un cœur possédé par les richesses, il n’y a plus beaucoup de place pour la foi : tout est occupé par les richesses, il n’y a pas de place pour la foi. Si au contraire on laisse à Dieu la place qui lui revient, c’est-à-dire la première, alors son amour conduit à partager aussi les richesses, à les mettre au service de projets de solidarité et de développement, comme le montrent tant d’exemples, même récents, dans l’histoire de l’Eglise. Et ainsi la Providence de Dieu passe à travers notre service aux autres, notre partage avec les autres. Lorsqu'on n’accumule pas les richesses seulement pour soi mais qu'on les met au service des autres, alors la Providence de Dieu se rend visible dans ce geste de solidarité. Si au contraire quelqu’un accumule seulement pour lui, que lui arrivera-t-il quand il sera appelé par Dieu ? Il ne pourra pas emporter les richesses avec lui, car – vous le savez – le linceul n’a pas de poches ! Il est mieux de partager, car au Ciel, nous n’apportons que ce que nous avons partagé avec les autres.
La route que Jésus indique peut sembler peu réaliste étant donné la mentalité générale et les problèmes de la crise économique ; mais, si l’on y pense bien, elle nous reporte à la juste échelle des valeurs. Il dit : « La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? » (Mt 6,25). Afin que personne ne vienne à manquer de pain, d’eau, de vêtement, maison, travail ou santé, il faut que tous nous nous reconnaissions enfants du Père qui est dans les cieux et donc frères entre nous, et que nous nous comportions en conséquence. Je l’ai rappelé dans le Message pour la Paix du 1er janvier : la route vers la paix est la fraternité ; cheminer ensemble, partager les choses ensemble.
A la lumière de la Parole de Dieu de ce dimanche, invoquons la Vierge Marie comme Mère de la divine Providence. Confions lui notre existence, le chemin de l’Eglise et de l’humanité. En particulier, invoquons son intercession afin que tous nous nous efforcions de vivre dans un style simple et sobre, avec le regard attentif aux besoins des frères les plus nécessiteux.
Paroles du pape après l’angélus (en italien)
Chers frères et soeurs,
[...] Cette semaine nous allons commencer le Carême, qui est le chemin du Peuple de Dieu vers Pâques, un chemin de conversion, de lutte contre le mal avec les armes de la prière, du jeûne, de la miséricorde. L’humanité a besoin de justice, de réconciliation, de paix, et elle ne pourra les trouver qu’en se tournant de tout son cœur vers Dieu, qui en est la source. Nous tous aussi, avons besoin du pardon de Dieu. Entrons dans le Carême avec un esprit d’adoration envers Dieu et de solidarité fraternelle avec ceux qui, en cette période, sont plus éprouvés par l’indigence et par de violents conflits.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche et un bon appétit. Au revoir !
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