Paroles du pape François avant l'angélus (en italien).
Chers frères et sœurs, bonjour !
Dans la Liturgie d'aujourd'hui, écoutons ces paroles de la Lettre aux Hébreux : « nous courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi. » (Hb 12,1-2). C'est une expression que nous devons souligner de façon particulière en cette Année de la foi. Nous aussi, durant toute cette année, nous tenons les yeux fixés sur Jésus, car la foi, qui est notre “oui” à la relation filiale avec Dieu, vient de Lui... de Jésus : c'est Lui l’unique médiateur de cette relation entre nous et notre Père qui est aux Cieux. Jésus est le Fils, et nous sommes fils en Lui.
Mais la Parole de Dieu de ce dimanche contient aussi une parole de Jésus qui provoque une crise et qui doit être expliquée, pour ne pas générer de malentendus. Jésus dit aux disciples : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. » (Lc 12,51). Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que la foi n'est pas une chose décorative, ornementale ; vivre la foi n'est pas décorer la vie avec un peu de religion, comme on décore un gâteau avec de la crème. Non, la foi n'est pas cela. La foi implique de choisir Dieu comme critère-base de la vie, et Dieu n'est pas vide, Dieu n'est pas neutre, Dieu est toujours positif, Dieu est amour, et l'amour est toujours positif ! Depuis que Jésus est venu dans le monde, on ne peut pas faire comme si on ne connaissait pas Dieu. Comme s'il était une chose abstraite, vide, une référence purement nominale. Non, Dieu a un visage concret, il a un nom : Dieu est miséricorde, Dieu est fidélité, il est vie qui se donne à nous tous. C'est pour cela que Jésus dit : je suis venu apporter la division ; non pas que Jésus veuille diviser les hommes entre eux, au contraire : Jésus est notre paix, il est notre réconciliation ! Mais cette paix n'est pas la paix des tombeaux, elle n'est pas neutralité, Jésus n'apporte pas la neutralité, cette paix n'est pas un compromis à tout prix. Suivre Jésus implique de renoncer au mal, à l'égoïsme, et de choisir le bien, la vérité, la justice, y compris quand cela demande sacrifice et renoncement à ses propres intérêts. Et ceci divise, nous le savons, ceci divise aussi les liens les plus étroits. Mais attention : ce n'est pas Jésus qui divise ! Il pose le critère : vivre pour soi-même, ou vivre pour Dieu et pour les autres ; se faire servir ou servir ; obéir à son « moi » ou obéir à Dieu. Voici en quel sens Jésus est « signe de contradiction » (Lc 2,34).
Donc, cette parole de l’Évangile n'autorise pas du tout l'usage de la force pour répandre la foi. C'est tout le contraire : la vraie force du chrétien est la force de la vérité et de l'amour, qui implique de renoncer à toute violence. Foi et violence sont incompatibles. Foi et violence sont incompatibles ! Au contraire foi et force vont de pair. Le chrétien n'est pas violent, mais il est fort. De quelle force ? Celle de la douceur, la force de la douceur, la force de l'amour.
Chers amis, parmi les parents de Jésus aussi, certains n'ont pas partagé sa façon de vivre et de prêcher, comme le dit l’Évangile (cf. Mc 3,20-21). Mais sa Mère l'a toujours suivi fidèlement, en gardant les yeux de son cœur fixés sur Jésus, le Fils du Très-Haut, et sur son mystère. Et finalement, grâce à la foi de Marie, les parents de Jésus ont fait partie de la première communauté chrétienne (cf. Ac 1,14). Demandons à Marie qu'elle nous aide nous aussi à tenir le regard fixé sur Jésus et à le suivre toujours, même quand cela coûte.
Paroles après l'angélus :
Rappelez-vous ceci : suivre Jésus n'est pas neutre. Suivre Jésus c'est s'impliquer, parce que la foi n'est pas une chose décorative, elle est force de l'âme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire