36. Puisque la foi est une lumière, elle nous invite à nous incorporer en elle, à explorer toujours davantage l’horizon qu’elle éclaire, pour mieux connaître ce que nous aimons. De ce désir naît la théologie chrétienne. Il est alors clair que la théologie est impossible sans la foi et qu’elle appartient au mouvement même de la foi, qui cherche l’intelligence la plus profonde de l’autorévélation de Dieu, qui atteint son sommet dans le Mystère du Christ. La première conséquence est que dans la théologie on ne fournit pas seulement, comme dans les sciences expérimentales, un effort de la raison pour scruter et connaître. Dieu ne peut pas être réduit à un objet. Il est le Sujet qui se fait connaître et se manifeste dans la relation de personne à personne. La foi droite conduit la raison à s’ouvrir à la lumière qui vient de Dieu, afin que, guidée par l’amour de la vérité, elle puisse connaître Dieu plus profondément. Les grands docteurs et théologiens médiévaux ont montré que la théologie, comme science de la foi, est une participation à la connaissance que Dieu a de lui-même. La théologie alors, n’est pas seulement une parole sur Dieu, mais elle est avant tout l’accueil et la recherche d’une intelligence plus profonde de la parole que Dieu nous adresse. Cette parole que Dieu prononce sur lui-même, parce qu’il est un dialogue éternel de communion, et qu’il admet l’homme à l’intérieur de ce dialogue. L’humilité qui se laisse « toucher » par Dieu, fait partie alors de la théologie, reconnaît ses limites devant le Mystère et est motivée à explorer, avec la discipline propre à la raison, les richesses insondables de ce Mystère.
La théologie partage en outre la forme ecclésiale de la foi ; sa lumière est la lumière du sujet croyant qui est l’Église. Cela implique, d’une part, que la théologie soit au service de la foi des chrétiens, qu’elle se mette humblement à garder et à approfondir la croyance de tous, surtout des plus simples. En outre, la théologie, puisqu’elle vit de la foi, ne considère pas le Magistère du Pape et des Évêques en communion avec lui comme quelque chose d’extrinsèque, une limite à sa liberté, mais, au contraire, comme un de ses moments internes, constitutifs, en tant que le Magistère assure le contact avec la source originaire, et offre donc la certitude de puiser à la Parole du Christ dans son intégrité.
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