Discours du Pape
François aux membres du Comité juif
international pour les consultations interreligieuses (International Jewish Committee on Interreligious
Consultations).
Chers frères et
sœurs aînés, Shalom!
Avec cette salutation, chère aussi à la tradition
chrétienne, je suis heureux d'accueillir une délégation de représentants du
Comité juif international pour les consultations interreligieuses (International
Jewish Committee on Interreligious Consultations).
Je salue le cardinal Koch, ainsi que les autres
membres et officiels de la
Commission pour les relations religieuses avec les Juifs,
avec qui vous avez continué un dialogue régulier depuis plus de quarante ans.
Les vingt-et-une réunions tenues jusqu'à aujourd'hui ont certainement contribué
à renforcer la compréhension mutuelle et les liens d'amitié entre juifs et
catholiques. Je sais que vous préparez la prochaine réunion en octobre à Madrid
et qu'elle aura pour thème « Les défis de la foi dans la société
contemporaine ». Je vous remercie de votre engagement pour cela !
Durant ces premiers mois de mon ministère, j'ai déjà
eu la chance de rencontrer d'importantes personnalités du monde juif, mais
c'est la première fois que je parle avec un groupe officiel de représentants
des organisations et communautés juives, aussi je ne peux pas ne pas mentionner
ce qui a été solennellement déclaré par le Concile Vatican II, au paragraphe 4
de la Déclaration Nostra
Aetate, qui reste pour l'Eglise catholique un point de référence essentiel pour
les relations avec le peuple juif.
Dans ce texte du Concile, l'Église reconnaît que « les
prémices de sa foi et de son élection se trouvent chez les patriarches, Moïse et
les prophètes ». Et, en ce qui concerne les Juifs, le Concile rappelle
l'enseignement de saint Paul, qui a écrit « les dons et l'appel de Dieu sont
sans repentance » et qui a également fermement condamné la haine, les
persécutions et toutes les formes d'antisémitisme. Grâce à nos racines
communes, un chrétien ne peut pas être antisémite!
Les principes fondamentaux exprimés dans la Déclaration ont marqué
le chemin d'une plus grande prise de conscience et compréhension mutuelle,
emprunté ces dernières décennies par les juifs et les catholiques, un chemin
que mes prédécesseurs ont fortement encouragé, à la fois par des gestes très
significatifs et par la publication d'une série de documents pour approfondir
la réflexion sur les fondements théologiques des relations entre juifs et
chrétiens. C'est un voyage pour lequel nous devons sûrement rendre grâce à
Dieu.
Cela dit, ce n'est que l'élément le plus visible de
tout un mouvement qui peut se constater dans le monde entier, je le sais par
expérience personnelle. Lorsque j’étais archevêque de Buenos Aires, j'ai eu la
joie d'entretenir des relations d'amitié sincère avec les dirigeants du monde
juif. Nous avons souvent parlé de nos identités respectives religieuses, de
l'image de l'homme qu’on trouve dans les Écritures, et de la façon de garder
une conscience vive de Dieu dans un monde désormais sécularisé à bien des
égards. Je les ai rencontrés à plusieurs reprises pour discuter des défis
auxquels les juifs et les chrétiens doivent tous faire face. Mais surtout, en tant
qu’amis, nous avons apprécié la compagnie des autres, nous avons tous été
enrichis par la rencontre et le dialogue, nous avons accueilli l'autre, et cela
a contribué à tous nous faire grandir en tant que personnes et en tant que
croyants.
Cela s'est produit dans de nombreux autres endroits
dans le monde, et ces relations amicales sont en quelque sorte la base pour le
développement d'un dialogue plus officiel. Donc, je vous encourage à suivre
cette voie en essayant, comme vous le faites, d'impliquer les jeunes
générations. L'humanité a besoin de notre témoignage commun en faveur du
respect de la dignité de l'homme et de la femme créés à l'image et à la
ressemblance de Dieu, et en faveur de la paix qui est le cadeau de Dieu. Comme
l'a dit le prophète Jérémie : « Je connais les projets que j'ai formés sur
vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un
avenir d'espérance » (29,11).
Avec ce mot de Paix – Shalom – je conclus mes paroles,
demandant vos prières et vous assurant de la mienne.
Le Dieu des Juifs et le Dieu des Chrétiens est le même, c'est Dieu le Père. Les Chrétiens on en plus Jésus, c'est à dire Dieu qui s'est incarné en un homme. Mais l'un n'exclue pas l'autre
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