VOYAGE APOSTOLIQUE A RIO DE JANEIRO (BRESIL) POUR LES 28e JOURNEES MONDIALES DE LA JEUNESSE - Discours à l'hôpital Saint-François-d'Assise de Rio de Janeiro.
Cher Archevêque de Rio de Janeiro, et chers frères dans l’Épiscopat, Autorités présentes,
Cher Archevêque de Rio de Janeiro, et chers frères dans l’Épiscopat, Autorités présentes,
Chers membres du Vénérable Tiers Ordre de saint François de la Pénitence, Chers médecins, infirmiers et autres agents de santé,
Chers jeunes et chers proches,
Dieu a voulu que mes pas, après le Sanctuaire de Nossa Senhra Aparecida, me conduisent à ce sanctuaire particulier de la souffrance humaine qu’est l’Hôpital saint François d’Assise. La conversion de votre saint Patron est bien connue : le jeune François abandonne richesses et confort du monde pour se faire pauvre parmi les pauvres ; il comprend que ce ne sont pas les choses, l’avoir, les idoles du monde qui sont la vraie richesse et qui donnent la vraie joie, mais le fait de suivre le Christ et de servir les autres. Peut-être le moment où tout cela devient concret dans sa vie est moins connu : quand il embrasse un lépreux. Ce frère souffrant, exclu, a été « médiateur de la lumière (...) pour saint François d’Assise » (Lettre enc. Lumen fidei, n. 57), parce que, en chaque frère et sœur en difficulté, nous embrassons la chair souffrante du Christ. Aujourd’hui, en ce lieu de lutte contre la dépendance chimique, je voudrais embrasser chacun et chacune d’entre vous, vous qui êtes la chair du Christ, et demander que Dieu remplisse de sens et de ferme espérance votre chemin, et aussi le mien.
Embrasser. Nous avons tous besoin d’apprendre à embrasser celui qui est dans le besoin, comme saint François. Il y a tant de situations au Brésil, et dans le monde, qui demandent attention, soin, amour, comme la lutte contre la dépendance chimique. Souvent, en revanche, dans nos sociétés prévaut l’égoïsme. Combien de « marchands de mort » suivent la logique du pouvoir et de l’argent à n’importe quel prix ! La plaie du narcotrafic, qui favorise la violence et sème douleur et mort, requiert un acte de courage de toute la société. Ce n’est pas avec la libéralisation de l’usage des drogues, comme on en discute en divers lieux d’Amérique Latine, que l’on pourra réduire la diffusion et l’influence de la dépendance chimique. Il est nécessaire d’affronter les problèmes qui sont à la base de leur utilisation, en promouvant une plus grande justice, en éduquant les jeunes aux valeurs qui construisent la vie commune, en accompagnant celui qui est en difficulté, et en donnant espérance dans l’avenir. Nous avons tous besoin de regarder l’autre avec le regard d’amour du Christ, d’apprendre à embrasser celui qui est dans le besoin, afin de lui exprimer proximité, affection, amour.
Mais embrasser n’est pas suffisant. Tendons la main à celui qui est en difficulté, à celui qui est tombé dans l’obscurité de la dépendance, peut-être sans savoir comment, et disons-lui : tu peux te relever, tu peux refaire surface, cela demande un effort, mais c’est possible si tu le veux. Chers amis, je voudrais dire à chacun d’entre vous, mais surtout à tant d’autres qui n’ont pas eu le courage d’entreprendre votre cheminement : tu as le premier rôle dans ton relèvement ; voilà la condition indispensable ! Tu trouveras la main tendue de qui voudra bien t’aider, mais personne ne peut remonter à ta place. Mais vous n’êtes jamais seuls ! L’Église et beaucoup de personnes vous sont proches. Regardez avec confiance devant vous. Votre trajet est long et pénible, mais regardez devant, il y a « un avenir certain, qui se situe dans une perspective différente des propositions illusoires des idoles du monde, mais qui donne un nouvel élan et de nouvelles forces à la vie quotidienne » (Lettre enc. Lumen fidei, n. 57). À vous tous je voudrais redire : ne vous laissez pas voler l’espérance ! Mais je voudrais dire aussi : ne volons pas l’espérance, mais devenons tous des porteurs d’espérance !
Dans l’Évangile nous lisons la parabole du Bon Samaritain qui parle d’un homme assailli par des brigands et laissé comme mort sur le bord de la route. Les gens passent, regardent et ne s’arrêtent pas, ils continuent, indifférents, leur route : ce n’est pas leur affaire ! (...) Seul un samaritain, un inconnu, le voit, s’arrête, le soulage, lui tend la main et le soigne (Cf. Lc 10, 29- 35). Chers amis, je crois qu’ici, dans cet hôpital, la parabole du Bon Samaritain se fait concrète. Ici, ce n’est pas l’indifférence, mais l’attention ; ce n’est pas le désintérêt, mais l’amour. L’Association saint François et le Réseau de traitement de la dépendance chimique enseignent à se pencher sur celui qui est en difficulté parce qu’il voit en lui le visage du Christ, parce qu’en lui c’est la chair du Christ qui souffre. Merci à tout le personnel de service médical et auxiliaire qui travaille ici ; votre service est précieux, faites-le toujours avec amour ; c’est un service rendu au Christ présent dans les frères : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40), nous dit Jésus.
Et je voudrais redire à vous tous qui luttez contre la dépendance chimique, à vous proches qui avez une tâche pas toujours facile : l’Église n’est pas loin de vos peines, mais elle vous accompagne avec affection. Le Seigneur est proche et vous tient par la main. Regardez–le dans les moments plus difficiles et il vous donnera consolation et espérance. Remettez-vous à l’amour maternel de Marie, sa Mère. Ce matin, au sanctuaire d’Aparecida, j’ai confié chacun de vous à son cœur. Là où il y a une croix à porter, là, tout près de nous, il y a toujours Marie, notre Mère. Vous laissant entre ses mains, avec affection je vous bénis tous.
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