Homélie du Pape François lors de la Messe célébrée sur le parvis du sanctuaire de Notre-Dame de Bonaria à Cagliari (Italie).
Sa paghe ‘e Nostru Segnore siat sempre chin bois.
Sa paghe ‘e Nostru Segnore siat sempre chin bois.
Aujourd’hui se réalise ce désir que j’avais annoncé place Saint-Pierre, avant l’été, de pouvoir visiter le sanctuaire de Notre-Dame de Bonaria.
Je suis venu pour partager avec vous les joies et les espérances, les peines et les engagements, les idéaux et les aspirations de votre île et pour vous confirmer dans la foi. Ici aussi à Cagliari, comme dans toute la Sardaigne, les difficultés, — il y en a tant — les problèmes et les préoccupations ne manquent pas : je pense, en particulier, au manque de travail et à sa précarité, et à l’incertitude de l’avenir. La Sardaigne, votre belle région, souffre depuis longtemps de nombreuses situations de pauvreté, accentuées également par sa condition insulaire. La collaboration loyale de tous est nécessaire, ainsi que l’engagement des responsables des institutions — y compris l’Église — pour assurer aux personnes et aux familles les droits fondamentaux et faire croître une société plus fraternelle et solidaire. Assurer le droit au travail, le droit d’apporter le pain à la maison, le pain gagné par son travail! Je suis proche de vous ! Je suis proche de vous, je vous rappelle dans ma prière, et je vous encourage à persévérer dans le témoignage des valeurs humaines et chrétiennes si profondément enracinées dans la foi et dans l’histoire de ce territoire et de sa population. Gardez toujours allumée la flamme de l’espérance !
Je suis venu parmi vous pour me mettre avec vous aux pieds de la Vierge qui nous donne son Fils. Je sais bien que Marie, notre Mère, est dans votre cœur, comme en témoigne ce sanctuaire, où de nombreuses générations de Sardes sont montées — et continueront à monter ! — pour invoquer la protection de Notre-Dame de Bonaria, première patronne de l’île. Ici, vous apportez les joies et les souffrances de cette terre, de ses familles, et aussi des enfants qui vivent loin, souvent partis avec une grande douleur et nostalgie pour chercher du travail et un avenir pour eux et pour ceux qui leur sont chers. Aujourd’hui, nous tous ici réunis, nous voulons remercier Marie car elle est toujours proche de nous, nous voulons Lui renouveler notre confiance et notre amour.
La première lecture que nous avons entendue nous montre Marie en prière, au Cénacle, avec les apôtres. Marie prie, elle prie avec la communauté des disciples, et nous apprend à avoir pleinement confiance en Dieu, dans sa miséricorde. C’est la puissance de la prière ! Ne nous lassons pas de frapper à la porte de Dieu. Apportons au cœur de Dieu, à travers Marie, toute notre vie, chaque jour ! Frapper à la porte du cœur de Dieu !
Dans l’Évangile, nous saisissons en revanche le dernier regard de Jésus vers sa mère (cf. Jn 19, 25-27). Sur la croix, Jésus regarde sa mère et lui confie l’apôtre Jean, en disant : Voici ton fils. Nous sommes tous représentés par Jean, nous aussi, et le regard d’amour de Jésus nous confie à la protection maternelle de sa Mère. Marie se sera rappelé un autre regard d’amour, lorsqu’elle était une jeune femme : le regard de Dieu le Père, qui avait regardé son humilité, sa petitesse. Marie nous enseigne que Dieu ne nous abandonne pas, il peut faire de grandes choses même avec notre faiblesse. Ayons confiance en Lui ! Frappons à la porte de son cœur !
Et la troisième pensée : aujourd’hui, je suis venu parmi vous, ou plutôt nous sommes venus tous ensemble pour rencontrer le regard de Marie, parce que là se reflète le regard du Père, qui la fit Mère de Dieu, et le regard du Fils sur la croix, qui en fit notre Mère. Marie nous regarde aujourd’hui avec ce regard. Nous avons besoin de son regard de tendresse, de son regard maternel qui nous connaît mieux que quiconque, de son regard plein de compassion et d’attention. Marie, aujourd’hui nous voulons te dire : Mère, donne-nous ton regard ! Ton regard nous conduit à Dieu, ton regard est un don du Père bon, qui nous attend à chaque tournant de notre chemin, il est un don de Jésus Christ en croix, qui prend sur lui nos souffrances, nos peines, notre péché. Et pour rencontrer ce Père plein d’amour, aujourd’hui nous disons : Mère, donne-nous ton regard ! Disons-le ensemble : « Mère, tourne ton regard vers nous ! ». « Mère, tourne ton regard vers nous ! ».
Mais sur le chemin, souvent difficile, nous ne sommes pas seuls, nous sommes nombreux, nous sommes un peuple et le regard de la Vierge nous aide à nous regarder les uns les autres de façon fraternelle. Regardons-nous de façon plus fraternelle ! Marie nous enseigne à avoir ce regard qui cherche à accueillir, à accompagner, à protéger. Apprenons à nous regarder les uns les autres sous le regard maternel de Marie ! Il y a des personnes auxquelles instinctivement nous accordons moins d’importance et qui, au contraire, en ont le plus besoin : les plus abandonnés, les malades, ceux qui n’ont pas de quoi vivre, ceux qui ne connaissent pas Jésus, les jeunes qui sont en difficulté, les jeunes qui ne trouvent pas de travail. N’ayons pas peur de sortir et de regarder nos frères et sœurs avec le regard de la Vierge, Elle nous invite à être de vrais frères. Ne permettons pas que quelque chose ou quelqu’un s’interpose entre nous et le regard de la Vierge. Mère, tourne ton regard vers nous ! Que personne ne nous le cache ! Que notre cœur de fils sache le défendre de tant de beaux parleurs qui promettent des illusions ; de ceux qui ont un regard avide de vie facile, de promesses qui ne peuvent être accomplies. Qu’ils ne nous volent pas le regard de Marie, qui est plein de tendresse, qui nous donne la force, qui nous rend solidaires entre nous. Disons tous : Mère, donne-nous ton regard ! Mère, tourne ton regard vers nous ! Mère, tourne ton regard vers nous !
Nostra Segnora ‘e Bonaria bos acumpanzet sempre in sa vida.
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