Discours prononcé par le Pape François lors de sa rencontre avec les enfants malades de l'Institut Séraphique à Assise.
Mais cela est intéressant : lorsque Jésus est ressuscité, il était très beau. Il n’avait pas de meurtrissures sur le corps, de blessures... rien ! Il était plus beau ! Mais il a voulu conserver les plaies et les a emportées avec lui au Ciel. Les plaies de Jésus sont ici et sont au Ciel devant le Père. Nous nous occupons des plaies de Jésus ici et Lui, du Ciel, nous montre ses plaies et nous dit à tous, à nous tous : « Je t’attends ! ». Ainsi soit-il.
Que le Seigneur vous bénisse tous. Que son amour descende sur nous, marche avec nous ; que Jésus nous dise que ces plaies sont à Lui et nous aide à leur donner voix afin que nous, chrétiens, les écoutions.
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Voici le discours que le Pape François avait préparé pour la rencontre et qu’il a remis, le donnant pour lu :
Chers frères et sœurs,
Je veux commencer ma visite à Assise avec vous, je vous salue tous ! Aujourd’hui, c’est la fête de saint François, et moi j’ai choisi, en tant qu’Évêque de Rome, de porter son nom. Voilà pourquoi aujourd’hui je suis ici : ma visite est surtout un pèlerinage d’amour, pour prier sur la tombe d’un homme qui s’est dépouillé de lui-même et s’est revêtu du Christ et, sur l’exemple du Christ, a aimé tous, en particulier les plus pauvres et abandonnés, il a aimé avec émerveillement et simplicité la création de Dieu. En arrivant ici à Assise, aux portes de la ville, se trouve cet institut, qui s’appelle précisément « séraphique », un surnom donné à saint François. Il fut fondé par un grand franciscain, le bienheureux Ludovico da Casoria.
Il est juste de partir d’ici. Dans son testament, saint François dit : « Voici comment le Seigneur me donna, à moi frère François, la grâce de commencer à faire pénitence. Au temps où j’étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m’était insupportable. Mais le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux ; je les soignai de tout mon cœur ; et au retour, ce qui m’avait semblé si amer s’était changé pour moi en douceur pour l’esprit et pour le corps » (Sources franciscaines, sf 110).
Malheureusement, la société est empoisonnée par la culture du « rebut », qui s’oppose à la culture de l’accueil. Et les victimes de la culture du rebut sont précisément les personnes les plus faibles, les plus fragiles. Dans cette Maison en revanche, je vois à l’œuvre la culture de l’accueil. Certes, ici aussi, tout ne sera pas parfait, mais on collabore ensemble afin que des personnes ayant de graves difficultés aient une vie digne. Merci pour ce signe d’amour que vous nous offrez : cela est le signe de la véritable civilisation, humaine et chrétienne ! Mettre au centre de l’attention sociale et politique les personnes les plus défavorisées ! Parfois au contraire, les familles se retrouvent seules à s’occuper d’elles. Que faire ? De ce lieu où l’on voit l’amour concret, je dis à tous : multiplions les œuvres de la culture de l’accueil, des œuvres animées avant tout par un profond amour chrétien, un amour pour le Christ crucifié, pour la chair du Christ, des œuvres dans lesquelles s’unissent le professionnalisme, le travail qualifié et justement rétribué, avec le volontariat, un trésor précieux.
Servir avec amour et avec tendresse les personnes qui ont besoin de tant d’aide nous fait croître en humanité, parce qu’elles sont de véritables ressources d’humanité. Saint François était un jeune homme riche, il avait des idéaux de gloire, mais Jésus, dans la personne de ce lépreux, lui a parlé en silence et l’a changé, il lui a fait comprendre ce qui vaut véritablement la peine dans la vie : non pas les richesses, la force des armes, la gloire terrestre, mais l’humilité, la miséricorde, le pardon.
Ici, chers frères et sœurs, je veux vous lire quelque chose de personnel, l’une des plus belles lettres que j’ai reçues, un don d’amour de Jésus. Elle m’a été écrite par Nicolás, un garçon de 16 ans, handicapé de naissance, qui habite à Buenos Aires. Je vous la lis : « Cher François, je m’appelle Nicolás, et j’ai 16 ans ; étant donné que je ne peux pas t’écrire en personne (car je ne parle pas et je ne marche pas encore), j’ai demandé à mes parents de le faire à ma place, car ce sont les personnes qui me connaissent le plus. Je voudrais te dire que lorsque j’avais 6 ans, dans mon école qui s’appelle Aedin, le père Pablo m’a conféré la première Communion et cette année, en novembre, je recevrai la confirmation, ce qui me procure beaucoup de joie. Toutes les nuits, depuis que tu me l’as demandé, je demande à mon ange gardien, qui s’appelle Eusebio et qui a beaucoup de patience, de te protéger et de t’aider. Tu peux être certain qu’il le fait très bien, parce qu’il prend soin de moi et m’accompagne tous les jours !! Ah, et lorsque je n’ai pas sommeil... Il vient jouer avec moi !! J’aimerais beaucoup venir te voir et recevoir ta bénédiction et un baiser : seulement cela !! Je te salue et je continue à demander à Eusebio de prendre soin de toi et de te donner de la force. Je t’embrasse. Nico ».
Dans cette lettre, dans le cœur de ce garçon, il y a la beauté, l’amour, la poésie de Dieu. Dieu qui se révèle à ceux qui ont le cœur simple, aux petits, aux humbles, à ceux que souvent, nous considérons comme les derniers, à vous aussi, chers amis : lorsque ce petit garçon n’arrive pas à s’endormir, il joue avec son ange gardien ; c’est Dieu qui descend jouer avec lui.
Dans la chapelle de cet institut, l’évêque a voulu qu’il y ait l’adoration eucharistique permanente : Jésus lui-même que nous adorons dans le Sacrement, nous le rencontrons dans le frère le plus fragile, dont nous apprenons, sans barrière ni complications, que Dieu nous aime avec la simplicité du cœur.
Merci à tous pour cette rencontre. Je vous porte avec moi, dans l’affection et la prière. Mais vous aussi priez pour moi ! Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge et saint François vous protègent.
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Après avoir quitté la chapelle, le Saint-Père, en se penchant à une fenêtre, a adressé les paroles suivantes aux personnes présentes à l’extérieur du bâtiment :
Bonjour ! Je vous salue. Merci beaucoup pour tout cela. Et priez pour tous les enfants, les jeunes, les personnes qui sont ici, pour tous ceux qui travaillent ici. Pour eux ! C’est si beau ! Que le Seigneur vous bénisse ! Priez aussi pour moi ! Mais toujours ! Priez pour moi, pas contre moi ! Que le Seigneur vous bénisse.
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