Message du pape François au Centre de télévision du Vatican (CTV).
Je désire adresser mes salutations cordiales à toutes les personnes présentes au congrès qui a pour but, non seulement de faire mémoire des trente années d’existence du Centre de télévision du Vatican, mais surtout de réfléchir aux perspectives d’un service toujours plus attentif et qualifié [...].
1. Je voudrais avant tout souligner que votre travail est un service rendu à l’Évangile et à l’Église. L’anniversaire du CTV se situe dans le cadre d’une autre célébration importante : les cinquante ans de l’approbation du décret conciliaire Inter mirifica, qui inclut, parmi les dons merveilleux de Dieu, les instruments de la communication sociale, y compris, justement, la télévision. Les paroles des Pères conciliaires nous apparaissent prophétiques ; ils soulignaient justement l’importance que revêt l’utilisation de ces moyens afin que « comme le sel et la lumière, ils fécondent et illuminent le monde », en apportant la lumière de Jésus-Christ et en contribuant au progrès de toute l’humanité.
Dans ces décennies, la technologie a évolué très rapidement, créant des réseaux de connexion inattendus. Il est nécessaire de maintenir une perspective évangélique dans cette sorte d’« autoroute globale de la communication », en ayant toujours à l’esprit la finalité que le bienheureux Jean-Paul II avait voulu imprimer lorsqu’il a lancé le CTV : favoriser « une action plus efficace de l’Église en ce qui concerne les communications sociales… afin d’offrir de nouveaux instruments pour accomplir dans le monde la mission universelle de l’Église » (Rescrit du 22 octobre 1983).
Comme vous l’a rappelé aussi Benoît XVI, « en mettant les images à la disposition des plus grandes agences de télévision mondiales et des grandes télévisions nationales ou commerciales, vous favorisez un information adéquate et opportune sur la vie et sur l’enseignement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui, au service de la dignité de la personne humaine, de la justice, du dialogue et de la paix » (Discours au CTV, 18 décembre 2008). N’oubliez donc pas que c’est là un service ecclésial, à l’intérieur de la mission d’évangélisation de l’Église.
2. C’est pour cette raison, et c’est le second élément que j’aimerais souligner, en présentant les événements, votre optique ne peut jamais être « mondaine », mais « ecclésiale ». Nous vivons dans un monde où il n’existe presque rien qui n’ait à voir avec l’univers des médias. Des instruments toujours plus sophistiqués renforcent le rôle de plus en plus envahissant des technologies, des langages et des formes de communication dans le déroulement de notre vie quotidienne, et pas uniquement dans le monde des jeunes. Comme je l’ai rappelé le lendemain de mon élection comme évêque de Rome, en rencontrant justement les représentants des moyens de communication sociale présents à Rome à l’occasion du Conclave, « le rôle des mass-médias » n’a cessé de croître ces derniers temps, au point qu’il est devenu indispensable pour raconter au monde les événements de l’histoire contemporaine ». Tout ceci se reflète aussi dans la vie de l’Église.
Mais s’il n’est pas facile de raconter les événements de l’histoire, il est encore plus complexe de raconter ceux qui sont liés à l’Église, qui est le signe et l’instrument de l’union intime à Dieu, qui est le Corps du Christ, le peuple de Dieu, le temple de l’Esprit-Saint. Cela requiert une responsabilité particulière, une grande capacité à lire la réalité avec une clé de lecture spirituelle. En effet, les événements de l’Église « ont une caractéristique fondamentale particulière : ils répondent à une logique qui n’est pas principalement celle des catégories, pour ainsi dire, mondaines, et c’est précisément pour cette raison qu’il n’est pas facile de les interpréter et de les communiquer à un public vaste et varié » (Discours aux représentants des médias, 18 mars 2013). Parler de responsabilité, d’une vision respectueuse des événements que l’on veut raconter, signifie aussi avoir conscience que la sélection, l’organisation, la messe sur les ondes et le partage des contenus exige une attention particulière parce que cela utilise des instruments qui ne sont pas ni neutres ni transparents [...].
3. Enfin, je voudrais rappeler que votre fonction n’est pas purement documentaire, « neutre » face aux événements, mais vous contribuez à rapprocher l’Eglise du monde, en annulant les distances, en faisant arriver la parole du Pape à des millions de catholiques, même là où, souvent professer sa foi est un choix courageux. Grâce aux images, le CTV est en marche avec le Pape pour apporter le Christ aux si nombreuses formes de solitude de l’homme contemporain, en atteignant jusqu’aux « périphéries technologiques sophistiquées ».
Dans votre mission, il est important de rappeler que l’Eglise est présente dans le monde de la communication, dans toutes ses expressions variées, surtout pour conduire les personnes à la rencontre avec le Seigneur Jésus. En effet, seule la rencontre avec Jésus peut transformer le cœur et l’histoire de l’homme. Je vous remercie et je vous encourage à poursuivre avec audace dans votre témoignage de l’Evangile, en dialoguant avec un monde qui a besoin d’être écouté, d’être compris, mais aussi de recevoir le message de la vraie vie.
Prions le Seigneur de nous rende capables d’arriver jusqu’au cœur de l’homme, au-delà des barrières de la méfiance, et demandons à la Madone de veiller sur nos pas de « pèlerins de la communication ». Je vous demande de prier pour moi, j’en ai besoin ! J’invoque l’intercession de sainte Claire, patronne de la télévision, et je vous accompagne de ma bénédiction.
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